Noces rebelles by Jesse Devereau

Noces rebelles by Jesse Devereau

Auteur:Jesse Devereau [Jesse Devereau]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


8

Les de Lapatelière étaient assis à la même place dans la grande salle de restaurant. Gabrielle et Thomas les rejoignirent d’un pas plus assuré que la veille. Morgan, dont le visage était occulté par un voile de fumée, perdit la morgue qui le caractérisait en apercevant Thomas. Sa mère s’en rendit compte aussitôt.

— Oh, mon chéri ! J’ai oublié de te prévenir que j’avais offert ton vieux complet au mari de Gabrielle.

— Vous faites dans la délicatesse, ce soir, chère amie, la corrigea Archibald. Vous offrez un « vieux costume », je ne sais ce qu’en pensera notre ami Thomas…

— Mais… Vous… Vous m’irritez à la fin ! Ce n’est pas ce que j’ai dit.

— Pourtant vous l’avez dit.

— Pour moi, il est vieux, car il n’est pas de l’année. Mais ce n’est pas une antiquité, évidemment, ce costume a un an seulement.

— Deux.

Morgan ne put rien dire d’autre. Sa lèvre inférieure tremblait un peu. Il était devenu pâle comme une aube de communion !

— Soit ! Deux ans. M’en voulez-vous d’avoir utilisé ce terme, Thomas ?

— Non, bien sûr ! Il est très bien, ce complet.

— Il vous va à merveille, ajouta Monsieur de Lapatelière en se frottant les mains à l’approche d’un serveur.

— Pouvons-nous vous servir, Messieurs-Dames ? demanda-t-il avec une extrême déférence.

— Oui. Je meurs de faim !

Thomas se sentit très mal à l’aise. Il portait le costume du garçon avec lequel il avait passé quelques moments sensuels pensant qu’il s’agissait d’un cadeau alors que ce dernier n’était au courant de rien. Morgan, quant à lui, maudissait sa mère de ne pas avoir eu l’obligeance de solliciter son accord.

— Je vais vous le rendre après, dit-il à l’intention de Morgan. C’était juste un prêt, bien sûr !

— Mon Dieu, que de cérémonies ! s’écria Geneviève. Morgan n’est pas un costume près, surtout un costume qu’il ne peut plus mettre. D’ailleurs, pourquoi l’avoir pris ?

— Pour l’offrir à Thomas, évidemment, répliqua le garçon, non sans adresser ce sourire ironique dont il avait le secret.

Thomas devint tout rouge. Il se détesta de ne pouvoir se contrôler. Il détesta Morgan de le mettre ainsi au défi de devoir se contrôler. Il détesta Geneviève de Lapatelière d’avoir manigancé ce piège pour se venger du comportement de son fils. Il détesta tout le monde. En attendant, ses joues s’étaient empourprées, et personne ne put l’ignorer.

Le serveur apporta la première entrée, un « Consommé Olga et sa crème d’orge ». Ce qui détourna l’attention le temps de la découverte du plat. Mais au moment de prendre la cuiller pour déguster le bouillon, tous les visages se tournèrent vers Thomas. Morgan vint à son secours.

— Je l’ai pris pour le revendre aux États-Unis, et tout un tas d’autres affaires. Vous m’avez donné le minimum pour vivre. Mais peu importe. Gardez-le, Thomas, sauf s’il ne vous plaît pas !

— Il est magnifique ! s’écrira Thomas.

— Vous ne vouliez pas le vendre ! éructa Madame de Lapatelière. Vous avez dit cela pour nous blesser. N’oubliez pas



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